Guerre sainte entre milices chrétiennes et gouvernement US?

source: http://www.lalibre.be/actu/international/article/573440/guerre-sainte-entre-milices-chretiennes-et-gouvernement-us-videos.html

Stépahnie Fontenoy 02/04/2010

Arrestation cette semaine de neuf membres d’une milice armée chrétienne. Elle complotait contre le gouvernement. Un cas qui ne serait pas isolé…

les guerriers du Christ à l'œuvre

Le groupe se fait appeler les "Hutaree". Un nom qu’ils prétendent tirer d’une langue secrète et qui signifierait "Les guerriers du Christ". Des vidéos sur YouTube les montrent à l’œuvre : une vingtaine d’hommes en tenue de camouflage, carabine au bras, en entraînement commando dans les bois. Au nom de Jésus, mais aussi de la Constitution américaine.

Neuf de ces "patriotes", religieux et radicaux, ont été inculpés en début de semaine à Détroit. Ils étaient étroitement surveillés depuis plusieurs mois par le FBI. Leur champ d’opération : les zones rurales du Michigan, de l’Indiana et d’Ohio. Selon l’acte d’accusation, la bande armée était sur le point de mettre un plan macabre à exécution, probablement en avril : tuer un agent des forces de l’ordre, puis prendre d’assaut son cortége funéraire avec des armes de destruction massive.

Selon leur raisonnement, ils espéraient que ce "coup" soit l’effet déclencheur d’un soulèvement général contre le gouvernement. Les neuf membres inculpés sont notamment poursuivis pour complot d’insurrection et tentative d’usage d’armes de destruction massive. Ils risquent la prison à vie.

Qui sont ces Américains radicaux, qui avaient notamment appris sur internet à fabriquer des bombes ? "Ça a commencé comme un truc chrétien", a expliqué à la presse américaine Donna Stone, l’ex-femme du chef du groupe, David Brian Stone, aussi connu comme "Capitaine Hutaree". "Vous allez à l’Eglise. Vous priez. Vous vous occupez de votre famille. Je pense que David a commencé à aller trop loin. Il a entraîné beaucoup de gens derrière lui. Quand il n’a plus pu s’arrêter, quand il est passé des armes de poing aux armes automatiques, j’ai mis les voiles". Pas ses fils : deux d’entre eux sont sous les verrous comme leur père, ainsi que la nouvelle épouse de celui-ci.

Sur son site internet, le groupe affirme "se préparer pour la bataille de la fin du monde afin de conserver vivant le témoignage de Jésus-Christ". Dans les faits, leur ennemi n’est autre que le gouvernement fédéral américain, dont les forces de l’ordre représentent "l’infanterie" à abattre. Selon Heidi Beirich, directrice de recherches au Southern Poverty Law Center (SPLC), qui traque les groupes extrémistes, les membres du groupe Hutaree "ont des attitudes anti-gouvernementales extrêmes. Ils développent des sentiments de rage et de la haine contre le gouvernement fédéral. Ce sont de vraies organisations paramilitaires".

Le phénomène ne serait pas isolé : selon le SPLC, le nombre de ces groupes extrémistes a plus que triplé aux Etats-Unis, passant de 149 "groupes patriotes activistes" en 2008 à 512 en 2009. Ils ne prônent pas tous la violence, mais ont en commun la défense de la Constitution, qu’ils sentent menacée par le pouvoir de Washington. "Leur montée en puissance date d’avant l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, mais contrairement à celui-ci, l’administration Bush était considérée comme une alliée", explique Frédéric Solop, professeur en Sciences politiques à l’Université d’Arizona du nord. "La question raciale, mais aussi le nouvel agenda politique, ont galvanisé ces milices, et les difficultés économiques leur fournissent un prétexte".

Eugene Robinson, éditorialiste du Washington Post, consacrait hier sa tribune à cette droite radicale. "L’arrestation des membres de la milice chrétienne du Michigan devrait convaincre ceux qui en doutent qu’il y a de vraies raisons de s’inquiéter de l’extrémisme de droite, antigouvernemental, et potentiellement violent, à l’ère d’Obama". Toute l’Amérique a encore en mémoire l’attentat d’Oklahoma City en 1995 et Timothy McVeigh, qui avait fait 168 morts

La Presse Canadienne
29/03/2010 20h46 - Mise à jour 30/03/2010 08h06



Le commando chrétien: David Brian Stone, David Brian Stone Jr., Jacob Ward, Tina Mae Stone, Michael David Meeks, Kristopher T. Sickles, Joshua John Clough, et Thomas William Piatek.
© AP Photo/U.S. Marshall




DÉTROIT, Mich. - Neuf Américains membres d'une milice chrétienne ont été accusés lundi d'avoir comploté en vue de tuer un policier puis d'organiser un attentat à la bombe durant ses funérailles pour éliminer d'autres agents.
Selon des documents récemment rendus publics, le groupe Hutaree, basé au Michigan, prévoyait s'en prendre aux policiers afin de déclencher un soulèvement de plus grande ampleur contre le gouvernement américain. La procureure Barbara McQuade a indiqué que le FBI avait agi rapidement parce que les miliciens planifiaient de passer à l'action en avril.
Les membres de l'organisation, dont le leader David Brian Stone, aussi connu comme «Capitaine Hutaree», et l'un de ses fils, ont été appréhendés à la suite de descentes menées par le FBI le week-end dernier à plusieurs endroits au Michigan, en Ohio et en Indiana. Huit personnes ont été inculpées lundi à Détroit alors que l'autre fils de Stone était toujours recherché.
D'après les enquêteurs, les Hutaree voyaient le personnel des forces de l'ordre des villes, des états et du pays comme une vaste «fraternité» et un ennemi qu'ils voulaient attaquer dans le cadre d'une lutte armée contre le gouvernement américain.
L'acte d'accusation révèle que les miliciens se rencontraient dans des bois du Michigan depuis octobre 2008 pour effectuer des exercices de style militaire afin de se préparer en prévision de la guerre prochaine. Ils s'entraînaient notamment à fabriquer et à déclencher des explosifs ainsi qu'à tirer avec des armes à feu.
Sur son site Web, le groupe affirmait que le mot «hutaree» signifiait «guerrier du Christ» et qu'il appartenait à une langue secrète que seuls quelques privilégiés connaissaient. En plus de citer de nombreux passages de la Bible, il soutenait que l'antéchrist viendrait un jour et que Jésus voulait qu'ils soient prêts à se défendre.
Parmi les accusations portées contre les neuf miliciens figurent conspiration séditieuse, port d'armes durant un acte criminel violent et tentative d'utilisation d'une arme de destruction massive.